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Le scrap-détente de Françoise
29 février 2012

Ô pital....

Je n'avais pas oublié....c'était juste enfoui dans un recoin de mon cerveau, même pas planqué très loin... J'ai eu la chance, ou pas, de vivre les trois côtés de l'hosto... Celui des soignants, quand le malade, c'est pas nous...on discute avec lui, on l'accompagne, on le pique, on l'embète, il est là, mais forcément, si c'est de son plein grès, ce n'est pas de gaité de coeur...quelques fois il est sympa, d'autres il l'est moins, il plaisante, il rigole, il se retranche...il a peur. Normal, c'est de sa vie dont il s'agit.... Quand on passe de l'autre côté de la barrière, on s'aperçoit bien que ce n'est pas très sympa...mais... on discute, on se laisse accompagner, on se fait piquer, on se fait embêter, et on se dit que de toute façon, on n'a pas grand choix...on prie même pour que celui qui va nous prendre en charge soit dans un bon jour.... Et puis il y a l'autre versant de l'hosto...celui qui attend qu'on veuille bien lui ramener l'être aimé, qui est en salle d'examen, au bloc ou je ne sais où encore...et là, c'est l'école de la patience....les portes claquent, les services tournent, les soignants parlent, rient, se disent ciao , et bonne journée, et lui...il reste....à attendre...et ces moments là, où tout autour de lui tout continue de tourner je les ai en horreur... Je deteste l'infirmière qui finit son service, et pourtant elle aussi a eu une sale journée et le droit de rentrer chez elle retrouver son monde... je deteste les portes qui claquent, les badges qui bipent, les alarmes qui retentissent, les lumières des néons, les chambres vides, et tous les non- dits, les " je passe devant ta porte mais je ne m'arrête pas, je n'ai pas de nouvelles"...je deteste les j'ai pas le temps de parler, il faut que j'écrive la transmission... je déteste le regard fuyant des gens qui te croisent et font semblant de ne pas voir que tu es la petite dame du 309 qui attend depuis des plombes qu'on lui file une malheureuse info.... Je déteste les hôpitaux....et pourtant c'est là que j'ai travaillé pendant des années, je suis rentrée chez moi les soirs, avec de la fatigue dans les jambes et l'envie d'oublier ceux que j'avais vu....j'ai rassuré sans y croire, j'ai souri, et j'ai ri aussi alors qu'à côté de moi, il y avait la petite dame du 309, je suis passée devant des gens sans les voir...j'ai rencontré la peur, la peine...la joie aussi. J'ai piqué, embêté, partagé l'intimité, écouté....porté et oublié beaucoup de patient. Et j'ai vécu la douleur de la mort, et la joie de la guérison... Mais, je deteste les hôpitaux. Ce soir je suis à l'hôpital, et j'attends...les lumières se sont éteintes, les portes ont claqué, les rires et les ciao ont fusé...et je crois qu'on m'a oubliée...dans la chambre 309. Je deteste les hôpitaux, mais lundi...je retourne bosser.
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Commentaires
C
Une fois que tu y seras, tu apprécieras ! J'suis sûre !
P
pas facile.... mais comment imaginer faire autrement ???? bises de soutien!
F
Bon courage ma Fanfan, pas évident de s'y remettre mais puisque le travail t'a trouvé, ben faut y aller ! bisous bisous
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